Les trois semaines du pré-carême se sont écoulées et s’ouvrent déjà le Triode qui s'achèvera le samedi saint pour les Orthodoxes. Nous entrons progressivement dans le jeûne et dans l'abstinence de tous les produits animaux et de leurs dérivés, et également dans l'esprit du repentir, de la metanoia, qui est bien plus important que le jeûne lui-même.
Les offices du carême conduiront les fidèles à entrer dans un temps totalement différent, qui va les renouveler entièrement. Les fidèles s'inclinent les uns devant les autres pour se demander mutuellement pardon.
Les offices, comme le Grand Canon de Saint André de Crète, la liturgie des présanctifiés, l'office de l'acathiste à la Mère de Dieu, l'anaphore de Saint Basile par sa divine liturgie, sont tous d’une splendeur sans pareil. L'une des hymnes les plus connues est certainement la prière de Saint Ephrem, considérée comme la prière du carême. Elle est récitée à chaque office tout au long du jour, accompagnée des prosternations. Une sorte de radieuse tristesse parcourt tous ces offices qui sont plus longs, et dont la structure est différente de celles des offices qui ont lieu le reste de l'année. Les lectures bibliques sont fréquentes, mais moins celles du Nouveau Testament. Ceci rappelle que ce temps était le temps privilégié de préparation des catéchumènes au baptême, et que ces lectures servaient de catéchèses. Notons aussi que le jeûne a constamment eu lieu avec la conversion du cœur, le combat contre les passions et l'amour du prochain.
Notre Eglise, notre peuple, nous demandons tous le pardon de Dieu. Repentons-nous devant Lui, en révélant nos péchés à nos confesseurs, comme le prescrit la Sainte Eglise. Un repentir véritable, c'est aussi une foi ferme : tous les péchés que nous regrettons sincèrement et dans lesquels nous ne voulons pas retomber seront pardonnés par le Seigneur. C'est le commencement d'une vie nouvelle. « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur ».
Père Théodore