mercredi 20 juillet 2011

Le Prophète Élie


 
La tradition chrétienne considère Élie comme le plus grand des prophètes. Le mont Carmel, sur lequel il a offert le sacrifice et où le feu est descendu du ciel et a dévoré les animaux destinés au sacrifice ; le mont Sinaï, lieu de la révélation du prophète ; le mont Thabor où notre Seigneur lui ait apparu : les sommets montagneux cités à sa gloire sont autant de passages célèbres qui témoignent l’importance d’Élie dans l’histoire du christianisme.

Paradoxalement, bien qu’il n’ait laissé aucune trace écrite, la présence du prophète est attestée dans les récits des Ancien et Nouveau Testaments. La Bible indique qu’il vécut au VIIIe siècle av. J.-.C. , précisément durant l’apostasie du roi Achab d’Israël, à qui le prophète a prédit la sécheresse comme punition divine. Dieu protégea Élie, car le roi voulait le faire assassiner. Mais le prophète n’est pas mort, mais parti au ciel… et il reviendra !

Cet épisode biblique peut se résumer ainsi : Élie intercéda auprès de Dieu et annonça à Achab le châtiment qui frappera son royaume : « Il n’y aura durant ces années-ci ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole ! ». La sècheresse prophétisée fit rage et le torrent s’assécha. Par la suite, Yahvé envoya Élie à Sarepta, cité où il accomplit plusieurs miracles : la multiplication des provisions de la veuve qui l’hébergea et la résurrection de son fils par la prière. Après quoi il retourna auprès du roi Achab pour lui demander de rassembler au mont Carmel tout Israël, et particulièrement les prophètes de Baal, les prophètes de l’Ashérah, qui mangeaient tous à la table de Jézabel (1R 18,16-19). C’est alors que solennellement, et devant tout le monde, Élie confondit les prêtres de Baal :

« (…) et le feu de Yahvé tomba et dévora l’holocauste et le bois, les pierres et la poussière, et il lampa l’eau qui était dans la rigole. Tout le peuple vit la chose. Ils tombèrent sur leur force et dirent : « C’est Yahvé qui est Dieu ». Et Élie leur dit : « Saisissez les prophètes de Baal, que pas un d’eux n’échappe » (v. 38-40). Et la pluie se mit à tomber ».
 
  

Les menaces de Jézabel firent fuir le prophète qui chercha à « sauver sa vie ». Au cours d’une longue marche dans le désert, Dieu le réconforta : « Va ! Retourne par ton chemin à travers le désert vers Damas » (1 R 19,15).

Quelques années plus tard, Élie condamna le roi Ochozias pour son impiété à l’égard de Yahvé. Puis mystérieusement, il disparut, après avoir légué à  son disciple Elisée une double part de son esprit prophétique:

 _Élie demande : « que puis-je faire pour toi, avant que je sois enlevé d’auprès de toi?
 _Élisée répondit : « Que me revienne une double part de ton esprit ! »
 _Élie dit : « Tu me demandes une chose difficile ; mais si tu me vois tandis que je serai enlevé d'auprès de toi, il en sera ainsi pour toi : sinon, il n'en sera pas ainsi ».
Ils marchaient tout en parlant et voici qu'un char de feu et des chevaux de feu s'interposèrent entre eux deux : Élie monta aux cieux dans le tourbillon ».




En Israël naquit alors très tôt la conviction d’un retour imminent d’Elie. Dieu dit ainsi : « Voici que moi, Je vous envoie le prophète Elie, avant que vienne le jour de Yahvé, jour grand et terrible ». Cette croyance restait très vivante parmi les contemporains de Jésus, au point qu’une partie de l'opinion juive eût confondu la personne de Jésus avec le prophète Élie revenu sur terre. Ce contexte explique aussi la question que se posaient Pierre, Jacques et Jean, après avoir contemplé Élie conversant avec Jésus transfiguré (Mt 17,9-13). Les similitudes entre le prophète et le Messie sont révélées par Saint Luc. A Naïm, Jésus ressuscita le fils d'une veuve, comme Élie avait rendu à sa mère l'enfant mort de Sarepta (Lc 7,11-16). Ailleurs, Luc écrit que Jésus, comme Élie, vint apporter le feu sur la terre (Lc 12,49), à la différence près qu’il ne s’agit plus du feu vengeur qui avait puni les soldats d'Ochozias, mais du feu de l’Esprit Saint. Enfin, à Gethsémani, un ange vint consoler Jésus, de même qu’Élie fut réconforté dans le désert (Lc 22,43) ; mais tandis que le prophète demandait la mort par désespoir, le Messie donne sa vie librement pour le salut de tous.

Chantons quelques hymnes dédiés à la gloire prophète Élie :


« L’ange de la chair, le glorieux Élie,

Le socle des prophètes divins,
Le second précurseur de la venue du Christ,
Celui qui du ciel envoie la grâce sur Elisée,
Chasse au loin les maladies
Et purifie les lépreux ;
Sur ceux qui le vénèrent il fait jaillir les guérisons »

« Prophète au nom sublime, Saint Élie,
Toi qui vis d’avance les hauts faits de notre Dieu
Et soumis à ta parole les mères porteuses de
Pluie, auprès du seul Ami des hommes, intercède pour nous tous »