mardi 22 décembre 2015

L'homme comme trait d'union entre la création et le Créateur (RCF - "Le Billet")

La théologie chrétienne distingue les êtres humains du reste de la création, afin de reconnaître la place et la responsabilité unique qu’a reçues l'homme au sein de la création par rapport au Créateur. Cette distinction remonte au moins au quatrième siècle avec Saint Grégoire de Nazianze, qui considérait l'homme comme le trait d'union entre le monde matériel et le monde spirituel.

Cette perspective anthropocentrique, qui s’inspire de la Révélation divine issue des écritures judéo-chrétiennes, considère l'homme comme l'intendant de la création. En effet, c'est à l'homme que Dieu a confié la responsabilité d'être « économe » de la création : d’une part, d'après le commandement divin qui impose de « cultiver et de garder la terre » (Gen. 2,15), et d'autre  part, selon l'exhortation évangélique d'agir comme des « intendants fidèles et prudents de ce monde » (Luc. 12,42). Pour la tradition chrétienne, l'environnement naturel n'est donc pas une mine de ressources destinées à être exploitées par l'homme, de manière égoïste et égocentrique, mais une création appelée à être en communion avec son Créateur par l'intermédiaire de l'homme qui en est le gardien.

Une alliance est ainsi nécessaire entre l'écologie contemporaine, entendue comme recherche scientifique pour la protection et la survie de l'environnement naturel, et la théologie, en tant que réflexion métaphysique sur des sujets religieux, afin de cerner la profondeur spirituelle  des enjeux cruciaux de notre époque. C'est pourquoi nous invitons tous ceux qui sont  sensibilisés par ce sujet à promouvoir l'idée de la nécessité d'une résolution transdisciplinaire et synergique de ces défis auxquels la planète fait face aujourd'hui.

                                                          Père Théodore 



mardi 1 décembre 2015

Le Synode sur la famille de l’Eglise catholique, pour les divorcés remariés, ouvre-t-il la voie sur une solution ?

Le rapport du Synode de l'Eglise sœur catholique ne remet pas en cause l’indissolubilité du mariage, mais l’obligation pour les pasteurs de bien discerner les diverses situations de ces couples.

Cette phrase du Pape a été particulièrement appréciée : « Le premier devoir de l’Eglise n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes, mais celui de proclamer la miséricorde de Dieu ».

Pour sa part, l’Eglise orthodoxe estime que le mariage est unique et indissoluble, même par le veuvage. Cependant, elle a aussi conscience que l’échec peut intervenir dans la vie et que l’amour peut aussi aboutir à un « raté ». Alors, par « économie », elle tolère un second, voire un troisième mariage. Dans ce cas, il est prévu que  la cérémonie de remariage ne soit pas le mariage proprement dit, mais une bénédiction spéciale qui comporte de plus un net caractère pénitentiel. On prie lors de ces secondes noces : « Accorde-leur la conversion du publicain, les larmes de la courtisane, la confession du larron, afin que, pénitents de tout cœur, dans la concorde et la paix, ils soient un jour trouvés dignes de ton céleste  Royaume ».

Cette disposition permet de manifester la miséricorde de Dieu, en ne forçant pas les époux à adopter une vie héroïque de célibat honorable et à les couper du soutien de l’Eglise et de ses sacrements, sachant qu’ils ont déjà la douleur de voir leur mariage détruit par un échec traumatisant.

On soulignera de ce fait le mot fort du Pape : « Il faut faire comme les orthodoxes ». L’Eglise est là pour pardonner, non pour condamner. Elle veut ramener tous les fidèles à son bercail. On a un Dieu du pardon, d’amour, miséricordieux ; en bref, un vrai Père, absolu.


Père Théodore