lundi 31 octobre 2011

L'année 2012, une année de foi

                                                       

Le pape Benoît XVI a décrété une année de foi, débutant le 11 octobre 2012, pour célébrer les 50 ans du Concile Vatican II. Cette décision du saint père intervient suite à un diagnostique lucide, celui de la disparition progressive des valeurs chrétiennes qui perdent de plus en plus pied dans les sociétés occidentales ; à l’inverse, ailleurs dans le monde, la foi tend à s’émanciper et à suivre une évolution positive.

L'année de foi se terminera le 24 novembre 2013, lors de la fête de la solennité du Christ Roi universel. Les dignitaires religieux vont s’efforcer de faire de cette année de foi une année de grâce et d'engagement pour parvenir à la conversion totale à Dieu, pour renforcer et stimuler notre foi en Lui, et pour éveiller de nouveau la joie dans le cœur des hommes. Cette démarche régénératrice permettra une ouverture de l'Eglise sur le monde et son contexte moderne, sur le respect et la reconnaissance de la liberté religieuse, ainsi que sur le renouvellement de la liturgie et de la pastorale : en somme, il s’agit d’un processus d’évangélisation qui, pour être efficace, doit s’opérer de l'intérieur, dans l’organe interne de l'Eglise appelé à un renouvellement de son mandat, et qui prendra forme à travers la redécouverte et l'enthousiasme de la foi professée, célébrée, vécue et priée. L’effet suscité permettra en retour à chacun de nous un approfondissement de notre propre foi, une intensification du témoignage de la charité, un soutien à l’homme (car, justement, en lui se reflète le visage même du Christ), et un regard toujours neuf sur les merveilles que Dieu réalise pour nous.

Le monde d'aujourd'hui est en attente d'un témoignage crédible de tous les prêcheurs qui, éclairés dans l'esprit et dans le cœur par la parole du Seigneur, sont capables d'éclore, dans le cœur et l'esprit de beaucoup, le désir de s’unir à Dieu et de parvenir ainsi à la vraie vie, celle qui n'a pas de fin.

Père Théodore

lundi 24 octobre 2011

L'esprit œcuménique d'Assise

                                                         
Le 27 octobre 1986, en plein contexte de guerre froide, le pape Jean Paul II lança une invitation aux Représentants de toutes les religions à prier en communion pour la paix dans le monde. L’objectif de cette initiative qui prit comme siège la ville d’Assise, en Italie, trouva sa justification première dans l’influence dépérissante des religions sur la société. Mais, depuis les attentats du 11 septembre 2001, ce constat s’est ostensiblement inversé, car la scène internationale fut le témoin direct que les religions constituent un élément déterminant du contexte géopolitique.

Ces « rencontres » ont permis d’instaurer un dialogue spiritualisé à partir des valeurs universelles de la bonté du cœur, de la tolérance, de la compréhension mutuelle, en fixant comme mot d’ordre le refus de trouver dans la religion un encouragement aux guerres et aux conflits haineux. La Famille franciscaine n’a cessé d’œuvrer dans ce sens, en multipliant les rencontres interpersonnelles, les commissions de dialogue pour féconder et perpétuer l'esprit d'Assise.

Le choc des religions constitue l’une des grandes inquiétudes de notre époque, sans doute supérieure à celles provoquées par l'athéisme et la sécularisation. Plus qu’un symbole, Assise s’est constituée garante de la vocation qui incombe à l'Eglise dans un monde flagrant de pluralisme religieux, qui est celle de confesser l'unité du mystère du salut en Jésus Christ.

Aujourd'hui des croyants de toutes les religions, à l'exemple du prophète Elisée qui reçut en don le manteau d'Elie, se revêtent de l'esprit d'Assise qui, – pour reprendre la belle formule du cardinal Etchegaray –, « plane au-dessus des eaux bouillonnantes des religions et crée déjà des merveilles de dialogue fraternel ».

Que l'esprit d’Assise puisse inventer à la suite des Anges qui chantaient la nuit de Noël : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime"!

Que l'esprit d'Assise descende sur nous tous!

Père Théodore 

(En correspondance avec ce sujet, je vous invite à consulter l'interview de notre Métropolite, Mgr Emmanuel de France, à propos de l'Esprit d'Assise: http://www.aeof.fr/fr/articol_51591/linterview-du-metropolite-emmanuel-sur-le-dialogue-interreligieux-et-lesprit-dassise-.html)

lundi 17 octobre 2011

Les vingt ans de Sa Sainteté Bartholomée Ier à la tête du Patriarcat Œcuménique de Constantinople

                                               

Le 9 octobre dernier, Sa Sainteté Bartholomée Ier, à qui nous souhaitons rendre un hommage particulier, a fêté cinquante ans dans le service sacerdotal et vingt ans de travail infatigable, glorieux et exemplaire au siège patriarcal de l'Eglise Orthodoxe Œcuménique de Constantinople.  

Originaire de l'île d'Imbros et diplômé de l'Institut théologique de Halki, il fut ordonné diacre par le Métropolite Méliton. Il changea son prénom d’origine, Dimitrios Archontinis, pour prendre celui de Bartholomée, en mémoire d'un moine athonite de son île natale.

Il a énormément œuvré pour l'unité de toutes les églises orthodoxes locales et pour l’élargissement des relations interconfessionnelles. Dans ses démarches de porte-parole de l'Orthodoxie, il milite et défend toujours activement les causes qui affectent le Patriarcat, comme la réouverture de l'Ecole théologique de Halki, toujours fermée depuis 1971 par la Turquie. Il reste très sensible aux problèmes socio-politiques et notamment environnementaux qui lui valent son surnom de « Patriarche Vert ».

Dans son discours adressé au Patriarche au Mont Athos, le premier ministre grec, Georges Papandreou s’est dit impressionné par [son]  travail, [sa] force, [sa] persévérance, [son] abnégation; un combat inlassable pour faire connaître et reconnaître le Patriarcat Œcuménique et les valeurs grecques orthodoxes ».

Polyglotte empreint de sagacité, érudit accompli, il se classe parmi les hommes les plus instruits de notre époque. Son travail méthodique, sa droiture d’esprit, la pureté de ses pensées et son immense amour pour l'humain esquissent quelques traits de sa personnalité polyvalente. Les Grands de ce monde le considèrent avec respect et admiration. Ayant visité tous les pays orthodoxes, il a multiplié les rencontres avec les dirigeants politiques en ne manquant pas de leur délivrer constamment des messages humains de respect et de tolérance. En collaboration avec les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, il a su faire progresser le dialogue œcuménique dans un esprit d’ouverture et de partage mutuel des doctrines respectives de nos Eglises.

Que le Seigneur, notre Dieu, le protège et lui donne toujours la force, la sagesse et le courage pour continuer son œuvre immense et ô combien difficile!

Père Théodore

mardi 11 octobre 2011

De Radio Harmonie à RCF Bordeaux : "30 ans de Radio Chrétienne en Gironde"

En 1980, avant l'ouverture des ondes hertziennes, les jeunes d'un groupe évangélique de prière décident de monter une radio chrétienne (probablement la 1ère en France) :
Radio Harmonie.
Elle émet dans une cave avec du vieux matériel militaire !
Aujourd’hui membre du réseau national RCF (Radios Chrétiennes Francophones), dont le serveur est basé à Lyon, RCF Bordeaux fête son 30ème anniversaire !

Deux dates à retenir :
- "30 ans de Radio Chrétienne en Gironde"
entre le lundi 17 octobre et le vendredi 21 octobre 2011
RCF interroge ceux qui ont fait l'histoire de la radio
depuis ses origines

- Journée Porte Ouverte le mercredi 19 octobre entre 11h et 14h
au 135, rue St Genès 33000 Bordeaux
Plus de renseignements au 05 56 56 68 00 ou auditeur.bordeaux@rcf.fr


L'Eglise Orthodoxe Grecque de Bordeaux est solidaire de cet événement. VENEZ NOMBREUX !

http://www.rcf.fr/radio/rcf33/edito/220062

dimanche 9 octobre 2011

Les éléments de discernement des évêques de France avant les élections de 2012

 
Être ecclésiastique et donner son opinion sur le monde politique ne sont pas deux tâches incompatibles. Bien évidemment, l'Eglise n'a pas pour vocation de donner des consignes de vote pour tel parti ou telle personnalité politique; néanmoins elle se réserve le droit d’« éclairer », selon le propos de l’archevêque André Vingt-Trois, au nom « d'une vision cohérente de la personne en toutes ses dimensions ».

Les évêques catholiques comme orthodoxes invitent à « refuser l'instrumentalisation de l'embryon », à s'opposer à la pratique de l’euthanasie qui « vise, sous prétexte de compassion, à abandonner les personnes au moment où elles ont le plus besoin d'aide et d’accompagnement ». Ils ne se gardent pas aussi de rappeler aux chrétiens que « la différence sexuelle de l'homme et de la femme est fondatrice et structurante de tout le devenir humain ».

Le Patriarche Œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, milite activement pour les causes environnementales, en promouvant l’idée d’un homme gérant de la terre, du partage, du respect de la nature, et en insistant sur le fait que la laïcité fermée n’est pas synonyme « d’un refus de toute expression religieuse publique ».

Dans la société démocratique qu’est la nôtre, la censure n’a pas sa place pour les chrétiens. Ces derniers n'attendent pas pour autant des évêques qu'ils leur désignent le candidat de l'Eglise pour qui voter à tout prix. Dans le débat politique engagé jusqu’aux élections présidentielles de 2012, l'autorité de l'Eglise est limitée à sa capacité de convaincre par ses vertus et ses dogmes moralisateurs. Le vote doit essentiellement tenir compte des défis que nous devons relever aujourd’hui et viser ce qui pourra « humaniser » davantage notre pays afin que la vie y soit plus agréable et plus supportable.

Père Théodore

lundi 3 octobre 2011

La prière est le baromètre de la foi et de la vertu


A l’image de l’organisme humain qui ressent le besoin de nourriture, de respirer, l'âme, qui vit dans l'espace de l'amour divin abhorrant le péché, ressent le besoin d'unisson avec Dieu. Les pieux et les saints désirent ardemment des moments de communication privilégiés avec le Dieu Trinitaire. Par la prière, ils confessent inlassablement leurs faiblesses et puisent leur force dans la grâce, semblable à l’oxygène vital que les poumons réclament quand le corps se trouve en apnée. C'est dans ce sens qu’il faut entendre la parole de Saint Grégoire Palamas: « Souviens-toi de Dieu ou plutôt, respire avec Lui » ; et celle de Saint Paul qui exhorte les fidèles à « prier sans cesse...». Souvent une prière courte, mais essentielle suffit, comme celle du Publicain: « Seigneur prend pitié de moi, le pécheur ». D’autant que comme Saint Basile l’indique, « le temps de la prière est toujours propice ». La prière du cœur est aussi une autre forme de manifestation de l'amour incessant envers Dieu, de la reconnaissance de Ses bienfaits et de la confiance absolue en Sa volonté.

L'état de l’homme-prieur implique automatiquement l’esprit de dévotion, de crainte devant le grand Créateur. Atteindre les hauteurs de la sainteté de Dieu exige chez l'homme un effort, celui de laisser sur la terre toute pensée égoïste et arrogante pour s’envoler dans les cieux avec sainteté et humilité. Les paroles qu’il récitera l’amèneront à la componction, étape nécessaire dans sa mystagogie divine. « Même ton ange gardien prie avec toi », disent les saints Pères, « tu dois te rappeler que tu es pécheur ».

Les lieux de prière n’ont que peu d’importance : Saint Paul priait dans une prison ; Daniel, dans la fosse aux lions ; Jonas, dans le ventre du cétacé; Job, dans le fumier. Et les exemples ne manquent pas…

En référence à la lettre de Paul aux Thessaloniciens, un théologien écrit : « Je voudrais avoir une trompette comme celle que l'ange aura pour l'Avènement, pour crier:  Chrétiens, priez avec ferveur, fidèlement, attentivement, avec humilité, priez si vous voulez être sauvés!»

Père Théodore