La théologie désigne à la fois
l'ensemble des doctrines chrétiennes et leur étude systématique. On parle aussi
de théologie calviniste ou luthérienne – protestante donc.
Dans l'Eglise Orthodoxe, la
théologie n'est pas considérée comme une discipline spéculative et déductive, mais comme la
connaissance expérimentale d'un Dieu qui se manifeste à sa Création. Le titre
de « théologien » n'est d'ailleurs attribué qu'à trois saints seulement :
St Jean l'Evangéliste, St Grégoire de Nazianze et St Siméon le nouveau
théologien.
A la fondation de l'Eglise
chrétienne, dès l'époque apostolique, il fallait d'abord que l'Evangile et
l'Eglise s'incarnent d'une façon nouvelle dans le monde gréco-romain qui semblait
alors continuer une unité compacte. En réalité, sous son vernis extérieur de
culture gréco-romaine, se cachaient des
différences fondamentales dans le caractère national des Romains et des Grecs,
des Syriens et des Egyptiens, qui, tous, faisaient partie d'un même Empire
forcément centralisé : la pax romana.
Le Latin aime les idées claires et précises. Il s'intéresse surtout à la vie concrète
et à ses problèmes, au droit et à l'Etat. Le Grec est plus porté sur la théorie,
la vision du divin, il aime la spéculation et les discussions théologiques.
Pour lui, le monde concret est une manifestation du divin, alors que pour le
Latin, c'est le résultat d'une action divine ayant en soi sa propre valeur et
avec lequel il faut se mesurer. Le Grec voit dans l'homme l'image de Dieu, qui
doit se conformer à Dieu par une transfiguration de plus en plus profonde. Le Latin voit dans
la vie humaine une activité et une marche de l'homme vers Dieu.
Avec l'évolution historique de
l'Occident et de l'Orient, dans un sens très différent, on comprend que
l'Eglise ait acquis ici et là une physionomie. C'était ainsi qu'on trouva finalement face à face une orthodoxie grecque
et un catholicisme latin, ce qui ne signifie pas forcément une opposition. Car il était normal
que l'Eglise en tant que mystère s'incarne différemment, de par sa vocation d'universalité,
et que, tout en gardant partout l'essentiel, elle prenne dans chaque peuple un
visage nouveau. Mais l'opposition et la rupture sont intervenues, parce que chacune
des deux parties a cherché à se poser en absolu et à imposer l'autre sa façon
de voir comme étant la seule valable.
Mais le corps humain a deux
poumons qui doivent oxygéner le précieux vase, le christianisme dans sa
splendeur et sa richesse.
Père Théodore