Au plus profond de la peine, il est bon de nous rappeler que Dieu est plus fort que la mort. Il rassemblera tous ses enfants et leur donnera le vrai bonheur. Quand la mort atteint l’un de nos proches, nous sommes parfois amenés à douter de la bonté de Dieu. La foi nous invite pourtant à découvrir que la mort est un passage vers la « vraie » vie.
Mais voilà : Les funérailles sont-elles très chères pour les familles ?
Selon les statistiques, un nombre grandissant de familles se tourne vers les services sociaux des mairies, faute de pouvoir financer les funérailles d’un des leurs. La commission des aides du Secours Catholique intervient fréquemment pour le financement des obsèques. Le coût moyen s’élève autour de 3500 à 5000 euros ; mais il y a une évolution croissante des frais d’obsèques qui ont subi une augmentation de presque 34 % en dix ans. La crise économique explique qu’un nombre grandissant de familles se trouvent dans l’incapacité de financer les obsèques de leur proche.
Un autre phénomène très préoccupant : de plus en plus de foyers refusent de financer les obsèques de leur proches et ce, malgré des revenus confortables. Certaines familles désirent savoir si la loi les oblige à régler la facture. Les familles recomposées ne sentent aucune obligation envers leurs ascendants.
D’abord, nous, en tant qu’Eglise, nous nous devons d’épauler les gens dans les moments difficiles. Nous prenons le temps de les écouter, car ils attendent, de notre part, une affection, des mots de tendresse, de partage, d’amour, aussi bien au moment de l’annonce de la mort qu’à celui de la cérémonie funéraire, et même après. Les familles se sentent seules, et la douleur est incomparable, surtout quand on perd un être jeune. Il y a des mots doux qui doivent sortir de notre cœur et qui iront droit à leur cœur pour adoucir un peu leur chagrin. Mozart écrivait à son père : « La mort est le chef de notre vie sur terre ». Cette phrase nous indique aujourd’hui comme hier que lors des funérailles, les vivants sont les plus importants, dans ce moment de leur vie, car celle-ci les engage dans une nouvelle forme de relation à laquelle peu ou presque personne n’est vraiment préparé.
Certaines familles ne peuvent pratiquement rien donner pour le service religieux. C’est là une occasion pour l’Eglise de mieux comprendre et d’entrer dans sa mission de compassion. Mais cela reste la tâche de l’Etat de voir et de se pencher davantage sur ce problème et de trouver des solutions équitables, viables, de manière humaine et logique. Le corps humain est le vase sacré pour chacun de nous, et nous devons le respecter et l’emmener dignement jusqu’à sa dernière demeure. Pas de problèmes familiaux, pas de disputes sur le financement des funérailles ; « les morts sont justifiés », disait un adage de la Grèce antique. La valeur humaine n’a rien de comparable dans le monde terrestre.
Père Théodore