En France, le 2 novembre n’est pas un jour férié, alors que le 1er novembre, le jour de la Toussaint, l’est. Cela les conduit à penser que le 1er novembre est le jour de la commémoration des défunts. C’est donc l’après-midi de la Toussaint que l’on se rend au cimetière pour se recueillir et déposer des fleurs sur les tombes des êtres chers.
La fête de la Toussaint chez les Orthodoxes a lieu le dimanche après celui de la Pentecôte. Elle se distingue de la fête des morts célébrée les trois samedis du carême pascale et le samedi à la veille de la Toussaint. La famille organise des messes commémoratives 40 jours, puis tous les trois mois après le décès d’une personne.
Il est certain que l’Occident fête plus Noël tandis que l’Orient fête surtout Pâques, la résurrection du Christ, la descente aux enfers, l’humilité suprême, le Christ en tombeau.
D’abord, la mort est un mystère. Il nous faut donc la voir avec des sentiments opposés, avec sobriété et réalisme d’un côté, avec crainte et émerveillement de l’autre.
Dans cette vie, il n’y a qu’une seule chose dont nous pouvons être sûrs : nous allons tous mourir. La mort est le seul événement déterminé, inévitable auquel l’homme doit s’attendre.Et si j’essaie de l’oublier, de me cacher derrière son caractère inéluctable, je ne peux être que perdant. Le vrai humanisme est inséparable de la conscience de la mort ; c’est seulement en affrontant et en acceptant la réalité de ma mort que je peux devenir authentiquement vivant.
Le métropolite Antoine de Seuroge a dit avec force : « La mort est la pierre angulaire de notre attitude envers la vie ». Ceux qui ont peur de la mort ont peur de la vie. Il est impossible de ne pas avoir peur de la vie avec toute sa complexité et tous ses dangers si on a peur de la mort : nous ne serons jamais prêts à prendre le risque ultime ; nous passerons notre vie d’une manière lâche, prudente et timide. Ce n’est qu’en regardant la mort en face, en lui donnant un sens, en déterminant la place qui lui revient et la nôtre par rapport à elle que nous serons capables de vivre sans crainte et jusqu’au bout de nos possibilités.
La mort du Christ, selon la liturgie de St Basile, est une « mort créatrice ». Sûrs de Son exemple, nous croyons que notre propre mort peut aussi être « créatrice de vie ». Le Christ est notre précurseur et nos prémices. Ainsi que l’Eglise orthodoxe l’affirme la nuit de Pâques, dans l’homélie attribuée à Saint Jean Chrysostome :
« Que nul ne craigne la mort, car celle du Sauveur nous en a délivrée ; Il l’a fait disparaître après l’avoir subie. Le Christ est ressuscité, et voici que règne la vie. Le Christ est ressuscité, et Il n’est plus de mort au tombeau ».
Père Théodore