vendredi 11 mars 2011

L’ouverture du Grand et Saint Carême

Dans le Livre des Hymnes, appelé « Triode » chez les Orthodoxes, on chante : « il est ouvert le stade des vertus, y entre ceux qui veulent s’exercer au combat du Carême, préparez-vous ». D’après les propos de notre Patriarche Œcuménique, « ce stade se trouve de tout temps ouvert depuis le moment où le Seigneur de Gloire très miséricordieux a daigné assumer notre nature humaine ». Il appelle, dès lors, tout homme à prendre part aux dons innombrables de la Grâce du très Saint Esprit et, tout particulièrement, en ce temps béni du Carême.

Tout Chrétien reçoit la grâce du Saint Esprit par le saint mystère du baptême. Celui qui désire conserver cette grâce s’efforce d’écouter avec son âme les liens du siècle présent et de s’approprier le trésor caché de la vie véritable. L’âme parvient avec succès à cette lutte spirituelle, elle manifeste en proportion le don divin de la grâce, à savoir la bonté du Seigneur, cachée de ses tréfonds.

Ainsi le Carême est un commencement continu, une reconnaissance, une rénovation spirituelle de l’homme. L’hymne dit que « … le jeûne du corps, l’abstinence de la nourriture, s’ils ne sont pas accompagnés par la purification des passions et la lutte spirituelle, ne procurent point d’amendement à nos vies ».

De plus, les commandements de Dieu nous décrivent le juste usage que toutes les forces de notre âme, en harmonie avec tous les biens matériels, procurent des sources de joie en vérité, ainsi que des bienfaits pour la vie de l’homme.

Notre Dieu est le chemin, la vérité et la vie. Il demeure pour l’éternité, là où les inventions des hommes orgueilleux ne sont que mensonges. Ou, pour reprendre les mots de Saint Diadoque : « rien n’est plus pauvre que l’intellect qui, sans Dieu, traite en philosophe ce qui est de Dieu ».

A l’entrée du Carême, nous nous devons, sans céder ni à la crainte, ni à la nonchalance, d’avancer vers le stade spirituel, avec courage et avec toutes les forces de notre âme. Nous purifierons ainsi nos âmes et nos corps de toute impureté et parviendrons alors au Royaume des Cieux, lequel est offert dès cette vie présente à tous ceux qui le recherchent en toute sincérité et du fond de leur âme.

Père Théodore