jeudi 9 décembre 2010

Y a-t-il une christianophobie en Europe ?

                                                        
Bien que les chrétiens pratiquants soient minoritaires, ces derniers forment pourtant un bloc compact et homogène, se retrouvant souvent au centre d’enjeux politiques. Ils peuvent faire basculer la victoire électorale d’un côté ou de l’autre. Les politiciens le savent très bien. Certains ne sont pas naïfs et attaquent des courants de pensée foncièrement antichrétiens.
La communauté de Taizé, depuis longtemps, organise de grands rassemblements de jeunes chrétiens européens pour prier pour la paix. Toutes confessions confondues, les jeunes se retrouvent pour passer le Nouvel An dans des villes européennes qui se disputent l’honneur de les recevoir. Toutes les Eglises, de même que les autorités civiles, sont impliquées. Dans un esprit de paix, avec leurs chants et leurs prières, ils font apparaître le respect, la fraternité, l’humanisme. Les Européens plébiscitent le Dieu de l’amour, et les autorités de la République assistent régulièrement à des messes comme à Notre-Dame de Paris. Les jeunes doivent garder la foi et l’espérance. Pour l’instant, la christianophobie ne touche pas l’Europe, ni la France. Même si elle venait à se développer en Europe, celle-ci, tôt ou tard, redécouvrirait ses racines chrétiennes. La triste réalité de la violence et de la haine chez une petite minorité d’extrémistes ne doit pas cacher que la majorité de nos contemporains espèrent un monde  plus humain et plus solidaire. Le christianisme devrait avoir un avenir : à nous de chercher l’erreur… Après tout, notre belle devise « liberté, égalité, fraternité » n’est-elle pas évangélique ? Trois millions d’entrées pour le film « Des hommes et des dieux » démontrent que la fraternité et la spiritualité existent au sein d’un petit groupe des moines catholiques installés dans un pays musulman.
Mais il faut dire par ailleurs que cette christianophobie est une prophétie évangélique que l’on retrouve dans plusieurs passages de St Paul. C’est un mystère chrétien qui explique que plus l’Eglise s’approchera du terme, plus la lutte s’intensifiera et deviendra davantage insidieuse et spirituelle. Ce qui paraît d’ailleurs normal, car l’Eglise continue et parachève le mystère du Christ. Le Clergé ne doit pas être un fonctionnaire ou un assistant social, mais celui qui prolonge dans l’Eglise et dans l’humanité le mystère du Christ ; un Christ  tel que l’Eglise l’a contemplé depuis 2000 ans. L’histoire nous montre peu de périodes où la christianophobie fut absente et ne pourra jamais ignorer les racines chrétiennes de l’Europe.
Nous nous préparons à fêter Noël, mystère de l’incarnation de Dieu. En s’incarnant, Dieu a voulu se faire solidaire de tous les hommes pour faire du genre humain la famille de Dieu dont la foi serait l’amour ; elle se réalise en son propre corps qu’est l’Eglise. Cette solidarité devra sans cesse grandir jusqu’au jour où elle trouvera son couronnement. Ce jour-là, les hommes sauvés gratuitement, – famille bien–aimée de Dieu et du Christ leur frère –, rendront à Dieu une louange parfaite.
Reconnais, ô chrétien, ta dignité. Tu participes à la nature divine. Rappelle-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres et transféré dans le Royaume de la lumière qui est celui de Dieu. Dieu descend sur terre pour que l’homme monte au ciel.

Père Théodore

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