La première grande fête du cycle des Saints qui intervient après le début de l'année liturgique est consacrée à la nativité de la bienheureuse Vierge Marie. A ce jour, nous ignorons toujours la date historique de la naissance de Marie. La fête du 8 septembre semble avoir pris ses racines au VIe siècle en Syrie ou en Palestine. Rome l'a adoptée par la suite au VIIe siècle. Elle finit par être introduite à Constantinople : un hymne de Saint Romain le Mélode et plusieurs sermons de St André de Crète se réfèrent à elle.
S’il est un fait avéré, c’est que la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Eglise est la mère de Jésus Christ.
L'Ancien Testament nous représente Jacob dormant, la tête appuyée sur une pierre, et qui soudainement, perçoit des anges montant et descendant le long d’une échelle dressée entre le ciel et la terre. Jacob nomma ce lieu « Beth-el », la « maison de Dieu ». Marie, dont la maternité fut la condition humaine de l'Incarnation, incarne elle-même cette échelle, un axis mundi qui fait la jonction entre le ciel et la terre.
Dans le livre d’Ezéchiel, la prophétie se rapporte au temple futur de la Sainte Vierge en ces termes : « ce porche sera fermé ; on ne l'ouvrira pas, on n'y passera pas, car Yahvé, le Dieu d'Israël, y est passé ; ce même principe s’appliquera pour la virginité et la maternité de Marie ».
Par ailleurs, dans le livre des Proverbes est mise en scène la sagesse divine personnifiée. Les Eglises byzantine et latine ont toutes deux établi un rapprochement métonymique entre la divine Sagesse et Marie : car Marie est la maison bâtie par la Sagesse ; elle est, après le Christ lui-même, la plus importante hiérophanie de ce monde.
Un des tropaires de ce jour établit un autre lien entre la conception du Christ-lumière, si chère à la piété byzantine, et celle de la Théotokos. Il dit :
« Ta naissance, ô Vierge mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier, car de toi est sorti, rayonnant, le soleil de justice, Christ, notre Dieu ».
Père Théodore