« Théophanie » ou « Epiphanie » : pour les Orthodoxes, il s'agit d’une seule et même chose : une fête des lumières qui vit l'apparition de la Sainte Trinité pendant le baptême du Christ dans le fleuve du Jourdain qui se réjouit et où « toute la création a tressailli d'allégresse », comme dit l'hymnologie. Selon St Jean Chrysostome, le surprenant ne réside pas tant dans l'accomplissement des prophéties sur la personne du Christ que dans l'extrême condescendance et sa kénose. Etant Dieu, il devient homme pour sauver l'homme de sa souffrance.
L'icône du baptême du Christ exprime d'abord l'action de la Trinité qui opère en Jésus. Parfois un demi-cercle symbolise les cieux qui sont ouverts par un rayon, parfois on représente la main de Dieu.
L'Esprit, sous forme de colombe, est porté par un rayon de lumière qui provient du ciel. Ce rayon se subdivise habituellement en trois branches qui symbolisent les trois hypostases de la Sainte Trinité.
Le Christ est immergé dans l'eau, debout dans le Jourdain, qui n'est pas représenté sous forme d'une rivière ordinaire, mais plutôt comme une grotte inondée, un « tombeau liquide » qui coule entre des rochers fantastiques. Le Christ descend en vérité dans le Jourdain comme s'il descendait aux enfers.
J. Baptiste pose sa main sur la tête de Jésus pour faire venir sur lui l'Esprit Saint. Il reprend le geste de l'officiant d'un baptême qui invoque l'Esprit Saint par l'imposition des mains. Les anges, penchés dans une attitude de vénération, tiennent souvent les vêtements qui serviront à revêtir Jésus après le baptême.
En outre, l'icône exprime l'action du Christ, qui bénit souvent l'eau du Jourdain de sa main droite. Cette bénédiction sanctifie l'eau, ainsi que les poissons qui nagent dans le fleuve. Ces derniers représentent les futurs hommes baptisés. La bénédiction chasse également les serpents aquatiques qui prennent fuite. Parfois, dans l'eau est figuré le génie du fleuve qui verse de l'eau avec une cruche.
Bonne et heureuse année pour toutes et tous!
Père Théodore