L’Eglise apporte au fidèle toute l’artillerie dont il a besoin pour confectionner et sculpter son aura spirituelle. Il est voué à s'émanciper dans une sphère ecclésiale et liturgique, dès lors qu’il se trouve en constante relation avec les vérités dogmatiques du christianisme.
Les offices sacraux sont une perpétuelle méditation des perspectives fondamentales de la vie spirituelle récitées par les hymnes et prennent l’apparence d’une magnifique catéchèse christologique et trinitaire. L'Eglise apparaît ainsi comme une incarnation vivante, maternelle, qui nourrit ses enfants des éléments constitutifs de la tradition, des textes de la liturgie et des écritures des pères.
La raison de la luminescence, de la chaleur et du caractère intime des sanctuaires orthodoxes provient de la représentation céleste symbolisée sur les murs de leur enceinte. Le fidèle se trouve en proximité directe avec les prophètes, les apôtres, les martyrs, les anges et les saints ; il est pour ainsi dire en visite chez Dieu et dans le ciel. A travers l'icône, le culte liturgique, les rites qui sont les bases du quotidien des Chrétiens, « la Bible, disait Paul Evdokimov, devient étonnamment vivante et le ciel tout proche, intime, presque palpable ».
Sacrement suprême de l'Eglise, la divine liturgie contient à la fois l'image la plus expressive du salut, mais aussi la plus vivante. Elle est notre remerciement – en grec eucharistia/ευχαριστία – à Dieu pour son œuvre rédemptrice, dont le but ne fut autre que la libération et le salut de l'homme. Elle est également un tremplin pour la communion des biens de la Croix et notre participation au corps glorifié du Christ ressuscité.
L'Eucharistie ou la célébration rituelle du sacrifice du Christ se doit d’être un don aussi bien pour l'Eglise que pour le salut de l'univers tout entier. Même s’ils ne font pas partie de l’Eglise, c’est « la loi de l’amour », selon les termes de Saint Nicolas Cabasilas, qui régit la prière pour les autres, en incluant le reste de l'humanité en faveur de laquelle a été accompli le sacrifice du Seigneur.
Père Théodore