jeudi 7 avril 2011

Les religions peuvent-elles contribuer à la construction de la paix ?

                                                                         

D’après le propos de notre Patriarche Œcuménique, la rencontre des croyants des différentes confessions et des grandes familles religieuses doit nous aider, je cite, « à la promotion et à l’accélération des changements nécessaires, afin d’obtenir la paix dans le monde, la prévention de la violence et de la guerre, ainsi que la protection de l’environnement ».
La religion fonctionne comme une institution médiatrice pour la paix au cœur de plusieurs conflits, en même temps qu’elle apparaît comme le casus belli dans plusieurs parties du monde. Ce paradoxe fait qu’elle est déchirée entre les passions les plus guerrières et les actions les plus pacificatrices.
Bartholomée Ier dit d’autre part que « la meilleure place pour la gestation des changements se trouve dans le cœur de l’homme » car, lorsqu’il est nourri par la foi, celui-ci dicte la paix avec Dieu, l’humanité et toute la création. Il est essentiel que nous gardions à l’esprit les grands idéaux : l’âme et la paix ; ils constituent notre vocation la plus intime, aux aspirations les plus profondes du cœur humain et, en un seul mot, à notre être de femmes et d’hommes de la religion. Les religions doivent trouver en elles-mêmes la force spirituelle qui leur permettra d’aider l’humanité aujourd’hui et de la conduire vers la solidarité et la paix.
De plus, pour un chrétien, il faut aimer tout homme, car c’est le Christ que nous aimons en chaque personne. Aimer chaque personne comme soi-même, faire aux autres ce que l’on voudrait qu’ils nous fassent, et ne pas leur faire ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent : c’est ce qu’on appelle « la règle d’or », que Gandhi a exprimée en ces mots: « Vous et moi nous sommes une et même chose. Je ne puis pas vous faire mal sans me faire mal à moi-même ». Bouddha s’est dressé sur le champ de bataille et s’est entreposé personnellement pour éviter la guerre entre les peuples et les religions. Jésus a agi de même lorsqu’il dit qu’il n’y a « pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » et la crucifixion est la mise en pratique de ses paroles.
Enfin, que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence garde nos cœurs et nos pensées en Jésus Christ. Que le combat irénique pour édifier des communautés équitables et pacifiques d’hommes et de femmes devienne l’un de nos principaux soucis, dans la certitude que Dieu lui-même est paix et qu’Il est toujours aux côtés des bâtisseurs de la paix, qu’Il les inspire et les soutient dans cette lutte.

Père Théodore