lundi 28 février 2011

Comment appliquer l’enseignement de l’Eglise à propos du Carême ?

                                                              
Nous vivons actuellement dans une vaste société urbaine, technique qui compose avec le pluralisme de ses croyances religieuses, le sécularisme de sa vision du monde, et où les chrétiens, – et notamment les Orthodoxes –, constituent une minorité insignifiante. Comment, dans ce contexte, être fidèle au Carême ? Pouvons-nous redécouvrir le ‘’bain’’ de repentance et de renouveau que le Carême est censé être ? En faire de nouveau une force spirituelle dans la réalité quotidienne de notre existence ?

Si le Carême a perdu progressivement de son influence sur nos vies, c’est que consciemment ou non, nous avons réduit la religion à un nominalisme et à un symbolisme superficiels, ce qui est précisément une façon de passer à côté et d’évincer le sérieux des exigences de la religion sur nos vies qui sont synonymes d’engagement et d’effort ; un appel spirituel qui demande une réponse, une décision, un plan, un effort continu. C’est la raison pour laquelle les semaines de préparation au Carême furent établies pour l’Eglise Orthodoxe, les cinq dimanches du pré-carême :

Dimanche de Zachée : le désir,
Dimanche du publicain et pharisien : l’humilité,
Dimanche du fils prodigue : le Retour d’exil,
Dimanche du carnaval : le Dernier jugement,
Dimanche du laitage : le pardon.

Nous devons méditer en fonction de notre vie, de notre situation familiale, des obligations professionnelles, de nos occupations matérielles et de notre relation aux êtres humains. En lisant le psaume 137, nous commençons à comprendre ce que signifie « sentir avec l’Eglise » et comment une période liturgique peut colorer la vie quotidienne. Le Carême est une occasion de changement, de renouveau, d’approfondissement. C’est pourquoi nous devons prendre cette occasion au sérieux.

Si donc le Carême est pour l’homme une redécouverte de sa foi, il est aussi pour lui une redécouverte de la vie, de son sens divin et de sa profondeur sacré. C’est en nous abstenant de la nourriture que nous redécouvrirons sa douceur et que nous réapprendrons à la recevoir de Dieu avec joie et gratitude. C’est en réduisant les divertissements et les conversations superficiels que nous redécouvrirons la valeur dernière des relations humaines, du travail de l’homme et de son art. Et ceci parce que nous redécouvrirons Dieu lui-même, parce que nous retournerons à lui, à tout ce qu’il nous a donné dans Sa miséricorde et Son amour infinis.

Père Théodore

mardi 15 février 2011

Discours d'Alain Juppé, Ministre de la Défense et Maire de Bordeaux

         Cette distinction récompense trente-huit années de ministère ecclésiastique et d'engagement au service des Bordelais. 
         Né le 1er janvier 1947 à Sarakina en Grèce, le père Papanicolaou émigre en France en septembre 1972. 
         Installé à Bordeaux, le Père Papanicolaou est depuis 1972 recteur et archiprêtre orthodoxe grec de l'église Saint Nicolas de Bordeaux. Pendant ces trente-huit années, il a su, par sa personnalité rayonnante, non seulement rassembler les membres de la communauté grecque de la ville, mais aussi des chrétiens de toutes confessions. 

         Sa grande ouverture d'esprit, son attention aux autres, son accueil sans faille ont fait de cette petite paroisse un lieu de rencontres et d'échanges ouvert à tous. Sa participation au Comité Interreligieux est un exemple de sa volonté de dialogue. 
         Parallèlement à ses fonctions, le père Papanicolaou enseigne le grec moderne dans des collèges et lycées de 1973 à 2007 et à l'université Michel de Montaigne Bordeaux III de 1976 à 1993. 

         Aujourd'hui à la retraite, le père Papanicolaou continue à dispenser des cours dans diverses associations culturelles sur Bordeaux et son agglomération. 
         Désireux de transmettre son savoir, il consacre de nombreux articles en grec et en français dans des revues spécialisées et prépare actuellement un ouvrage rassemblant différentes homélies et médiations. 

         Il participe à des conférences et organise des manifestations cultuelles et culturelles à Bordeaux et en Gironde. 
        Bénéficiant de la double nationalité grecque et française, le père Papanicolaou, désireux de resserrer les liens entre ces deux nations, est l'instigateur de jumelages intercommunaux franco-helléniques en Gironde, ainsi que des jumelages interscolaires. 

Autres récompenses:
_Deux médailles d'or de la ville du Haillan en tant que "propagandiste infatigable de l'hellénisme et de la francophonie"
_Médaille de bronze de la ville de Kalambaka
_Médaille d'or et Croix de Saint Stéphane du Patriarche œcuménique Bartholomée 1er de Constantinople pour son œuvre ecclésiastique.

        C'est ainsi avec un grand honneur que je vous remets, père Théodore Papanicolaou, l'insigne de chevalier dans l'ordre national du Mérite. 

Monsieur Alain Juppé,
Ministre de la Défense et des Anciens Combattants
Maire de Bordeaux
Premier Vice-Président de la C.U.B.

Discours du Père Théodore à l'occasion de l'ordre national du mérite

Monsieur Le Maire et 1er Vice Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux,
Monsieur Le Consul de Grèce à Bordeaux,
Mesdames Les Présidentes des Associations Cultuelle et Culturelle grecques de Bordeaux,
Mes Chers frères, compatriotes et philhellènes,


Je ne peux débuter ce discours sans en passer au préalable par les remerciements. En premier lieu, à vous, Monsieur le Maire, je tiens à exprimer ma très sincère et profonde gratitude pour votre participation à cette distinction qui m’est attribuée aujourd’hui et d’avoir accepté d’être mon parrain. Etre décoré par vous relève plus que d’un grand honneur, et je tiens pour cela à vous remercier de tout cœur.  
 Sans pouvoir les citer tous, je dois remercier bien évidemment tous mes collaborateurs, mes compatriotes, mes amis philhellènes qui m’ont fait confiance, épaulé et ont été un soutien depuis maintenant presque quatre décennies. Les résultats sont ici aujourd’hui qui parlent et qui témoignent d’un travail fructueux. Nous avons pu réaliser ensemble, certes avec quelques sacrifices, un véritable projet commun dont nous pouvons être fiers.
Je remercie surtout ma famille. De par mes activités diverses je n’ai pas vu grandir mes enfants et mes petits-enfants. Sans l’aide et le soutien de mon épouse, je n’aurais jamais pu accomplir seul ce que j’ai réalisé aujourd’hui. Je partage avec elle cette haute distinction et je suis reconnaissant de sa grande patience à l’égard des nombreuses réunions, conférences et soirées grecques auxquelles mes responsabilités de prêtre et de professeur me tenaient d’assister, et où j’ai dû la laisser seule avec mes enfants.
Mes remerciements vont également au groupe de paroissiens qui, sous le couvert de l’anonymat, a milité secrètement pour que j’obtienne cet honneur ô combien inattendu pour moi. 
Enfin, merci à toutes et à tous qui êtes venus si nombreux pour participer et partager ce bonheur. Que le Seigneur, notre Dieu, vous garde et vous guide dans chaque pas de votre vie.
Χίλια μύρια, εγκάρδια ευχαριστήρια πατρικά   

C’est avec une émotion profonde que je me tiens, aujourd’hui, parmi vous, dans ces magnifiques locaux de la mairie, qui signifie pour moi l’aboutissement et la consécration d’un long travail multiple, varié, et combien compliqué à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté hellénique de Bordeaux ; un travail mené avec altruisme et qui n’a eu d’autre but que d’apporter un témoignage spirituel et culturel, ainsi qu’un partage de sentiments fraternels qui touchent le cœur de l’homme. Mon souhait fut, dès l’origine, d’enrichir mes concitoyens et de m’enrichir à travers eux, toujours dans un respect mutuel, celui de mon pays d’accueil, de sa philosophie, de son histoire, de ses coutumes et de sa politique démocratique.
J’ai essayé modestement, dans notre microcosme, de rapprocher mes deux pays, la France et la Grèce, en mariant leurs villes, leurs universités, leurs écoles, leurs associations. En effet, la Gironde est le département en France qui compte actuellement le plus grand nombre de jumelages avec les villes de Grèce. Ces échanges franco-helléniques ont permis de faire connaître et de vivre à une autre échelle la culture des deux pays, l’une complétant l’autre.
Monsieur Le Maire, l’Europe ne peut se réaliser que dans les papiers. Nous devons nous efforcer de vivre dans la proximité, les uns à côté des autres, par le biais du mélange des cultures, de manière à créer des liens fraternels indéfectibles entre les nations. En somme, un vrai œcuménisme dans la pratique et non seulement dans la théorie.
Cela passe notamment par le grec moderne que j’enseignais – et que je continue d’enseigner – dans tous les milieux ; une langue diachronique qui a nourri les langues occidentales d’un vocabulaire considérable.
Certes, il est vrai que la Grèce traverse actuellement une crise économique  sans précédent. Mais ce pays d’une histoire et d’une civilisation coryphées de toutes les autres, pays que vous, Monsieur le Maire, aimez tant et qui reste ancré dans votre cœur, n’en est pas à son premier combat. Et je persiste à croire que la Grèce sortira vainqueur et a encore beaucoup à offrir à l’Europe, ainsi qu’à toute l’humanité.
Je tiens à partager cette distinction avec ma Communauté, car c’est un honneur collégial. A mon arrivée à Bordeaux, en 1972, j’ai trouvé une paroisse dispersée et divisée que j’ai réussi à ressouder et à faire prospérer avec toute mon affection paternelle. Il n’y avait alors que quarante-huit familles grecques. Actuellement elles sont recensées au nombre de trois cent quatre-vingt. Je n’oublie pas ceux qui m’ont aidé et donné leur contribution à la communauté grecque et qui nous ont malheureusement quitté.
 Je n’ai à aucun moment regretté ce que j’ai pu accomplir depuis mes premiers pas en France. Je suis fier et rempli de bonheur. Je pourrais probablement en faire davantage et mieux encore, mais mes forces et mes possibilités arrivent bientôt à terme. Il a fallu me battre et faire face aux ingratitudes, mais la vie pastorale est ainsi : on ne peut parvenir à la résurrection sans passer par la crucifixion et la souffrance qui l’accompagne.
La France, ce pays que j’aime, m’a accueilli, m’a protégé, m’a nourri d’une culture si philosophique, si humaine. Je la remercie et suis très reconnaissant pour tout le bien qu’elle m’a apporté à moi ainsi qu’à ma précieuse famille. De ce fait, je vous assure, Monsieur le Maire, de mon dévouement et de mon service absolu auprès de la ville de Bordeaux. Vive la France et vive la Grèce!

Père Théodore

Un cœur franco-grec (article du "Sud-Ouest")

Théodore Papanicolaou décoré hier soir pour son action culturelle et religieuse entre la Gironde et la Grèce.

 Théodore Papanicolaou décoré du Mérite national hier soir à la mairie de Bordeaux.  Photo Philippe Taris

Théodore Papanicolaou décoré du Mérite national hier soir à la mairie de Bordeaux. Photo Philippe Taris


Il se définit volontiers comme le berger qui, par sa présence, empêche que les moutons ne se dispersent. C'est ce rôle fédérateur que sa famille et les membres de la communauté grecque orthodoxe ont voulu saluer en engageant à son insu les démarches auprès de l'ordre national du Mérite. Théodore Papanicolaou, 64 ans, recteur orthodoxe de Bordeaux depuis 1972, a été fait chevalier hier dans les salons de l'hôtel de ville sous le parrainage d'Alain Juppé.
Cela fera quarante ans en 2012 que l'homme a quitté sa Thessalie natale pour la France et Bordeaux où il s'est installé en octobre de cette année-là. À l'époque, la communauté orthodoxe bordelaise comptait une cinquantaine de familles et disposait seulement d'une petite église à l'extrémité de la rue du Jardin public près du cours du Médoc. « Une paroisse dispersée et divisée », se souvient Théodore Papanicolaou, avec des messes célébrées de façon irrégulière faute de prêtre permanent.
« Enrichir mes concitoyens » Entouré de bénévoles, et non sans difficultés, il s'est efforcé, sur le plan religieux, de redynamiser la paroisse et, sur le plan culturel, de rapprocher les deux pays. « Mon souhait fut, dès l'origine, d'enrichir mes concitoyens et de m'enrichir à travers eux, toujours dans un respect mutuel », raconte-t-il.
Aujourd'hui, la communauté grecque de Bordeaux compte 380 familles. La Gironde est le département avec le plus grand nombre de jumelages (Le Haillan, Talence, Langoiran, Lacanau) avec des villes grecques. Vingt-quatre classes entretiennent des échanges scolaires. À deux reprises la ville du Haillan a distingué ce « propagandiste infatigable de l'hellénisme et de la francophonie ».
Cours de grec moderne Marié à une professeure de français dans une école catholique girondine, père de deux enfants, lui-même enseignant de grec moderne à Bordeaux 3, dans des collèges, auprès d'associations culturelles (il a eu Isabelle Juppé comme élève durant deux ans), Théodore Papanicolaou possède logiquement la double nationalité.
Son pays d'accueil, il est vrai, doit beaucoup à son pays d'origine, où il retourne chaque année en famille, qu'il s'agisse des domaines de la philosophie, de la politique ou du vocabulaire ; 37 % des mots français du langage scientifique ont une origine grecque. Deux pays mais une culture, celle « des Grecs anciens qui ont mis l'homme très haut », insiste le récipiendaire.

Michel Monteil (Sud-Ouest)
http://www.sudouest.fr/2011/02/15/un-coeur-franco-grec-318967-625.php



Vous trouverez quelques images qui immortaliseront cette magnifique cérémonie et fête pour notre communauté dans la galerie photos.

vendredi 11 février 2011

L’Occident doit-il redécouvrir les Pères de l’Eglise ?

                                                            
La vie patristique et la Tradition sainte de l’Eglise permettent aux frères chrétiens de l’Occident un retour aux sources qui se révèle être un moyen de se réapproprier les grandes expressions de la foi chrétienne. Dans Les Catéchèses, livre passionnant consacré aux Pères de l’Eglise, le Pape Benoît XVI explique comment ont été élaborées les grandes vérités de la foi. On trouve des réponses aux questions qui nous tourmentent et auxquelles les Pères ont été eux-mêmes confrontés. Donc découvrir les Pères s’avère être un ressourcement énorme! Ceux qui apprennent à les lire se rendent compte combien leurs écrits abordent les questions vitales dans un langage assez concret, notamment les traces de ce qui constitue le point de départ, le choc de la Résurrection du Christ.

Il  semble a priori impossible d’étudier la théologie sans se référer aux Pères, qui ont progressivement transcrit le contenu de la foi en Jésus Christ, « imbus et portés par l’Esprit Saint », selon la signification de l’adjectif « pneumatophores ». Aujourd’hui, leurs réponses sont d’actualité, et il est fort conseiller d’aller faire « une promenade aux jardins des Pères de l’Eglise » pour avoir une satisfaction d’affirmation de la foi et du partage. Ils ont été les témoins de la naissance de l’Eglise, ont donné sa forme, sa manière de penser. C’est pourquoi nombreux sont les chrétiens qui s’intéressent à la lecture patristique des textes bibliques, car cela les aide à obtenir un discernement face aux questions essentielles.

Les Pères de l’Eglise, par leur prédication et leurs écrits, ont influé soit sur le développement de la doctrine chrétienne, soit sur la formation du comportement chrétien, parce qu’ils unissaient en eux les caractéristiques constantes de la sainteté de vie, de la sagesse et de l’ancienneté. Sans oublier que la culture Européenne a été profondément  marquée par le christianisme, et lorsque l’on désire comprendre le monde contemporain, il est indispensable de se documenter sur ce qu’il a réalisé.

L’Orthodoxie estime que la paternité ne suppose pas nécessairement l’Antiquité. Elle suggère de plus qu’un père n’est pas forcément un écrivain. Derrière l’appellation de « Pères », elle entend les Pères du désert et les grands instituteurs de la vie monastique, car leur travail d’ascèse de direction spirituelle est éminemment doctrinal.

Père Théodore

vendredi 4 février 2011

Visite irénique de l’Archevêque d’Athènes, Mgr Jérôme, au patriarcat orthodoxe d’Antioche

                                                            
Du 20 au 31 janvier 2011, l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Monseigneur Jérôme, a effectué une visite au Patriarche grec d’Antioche, en commençant par le siège du Patriarcat à Damas. Ce déplacement à l’étranger fait partie des visites iréniques qu’effectue chaque nouveau primat d’une Eglise orthodoxe autocéphale aux différents primats des Eglises orthodoxes locales.

 « Je sens une grande crainte et émotion quand je pense que nos racines viennent d’ici et que c’est là que nous avons reçu le nom de « chrétiens ». Notre visite est le renouvellement de nos relations, l’affirmation de notre amour et de rester unis en tant que chrétiens. L’Eglise de Grèce souhaite poursuivre le dialogue entre nos deux Eglises, dans la charité et la vérité », a déclaré Monseigneur Jérôme au Patriarche Syriaque orthodoxe Zaka. Ce dernier l’a remercié pour son aide apportée à la formation cléricale et ecclésiale des clercs de l’Eglise Syriaque orthodoxe, et a signalé aussi que « la langue grecque est devenue une langue officielle dans [son] institut de théologie ».

Il me semble que d’informer, de partager, de sensibiliser, de conscientiser, de communiquer par la parole et l’image, – une diaconie de témoignages pour cultiver et nourrir le « discernement » et « la communion » –, proposent des échelles de réflexions sur des questions qui font débat et qui pourraient être d’intérêt pour le plérôme de l’Eglise orthodoxe, et en général de l’Eglise Chrétienne. Ce n’est que par le dialogue fraternel et sincère, cordial et vrai que l’on peut rétablir l’Unité de nos Eglises et parvenir à une Eglise du Christ unique, apostolique et universelle.

Père Théodore

jeudi 27 janvier 2011

Message aux chrétiens persécutés dans le monde

                            (Photo site DEP ; Carte et Index de persécution, © Portes Ouvertes)
                 
                  Le 31 octobre 2010, le Conseil des Eglises chrétiennes de France a envoyé un message aux chrétiens pour signaler que l’attaque si brutale dans la Cathédrale de Bagdad n’est malheureusement pas un fait isolé. A travers le monde, de nombreux chrétiens de toutes les confessions font l’objet d’intimidations, de menaces, d’attaques qui sont devenues une banalité de leur quotidien. Trop souvent des crimes pour motif religieux sont commis dans l’indifférence générale. L’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France a dit : « Jamais l’usage de la force n’a conduit  à la paix qui, plus que jamais aujourd’hui, est une nécessité vitale pour tous les peuples ». 
Seule la reconnaissance de l’autre est la clé qui ouvre la porte de la paix. Il me semble que reconnaître l’autre dans ce qu’il est et dans ce qu’il représente, c’est lui reconnaître le droit à la vie. Et le droit à la vie, digne et paisible, est un droit essentiel et sacré pour chaque personne, car la vie est un don de Dieu dont nous sommes les dépositaires, mais point ceux qui peuvent en disposer à notre guise. La paix reste l’unique chemin de salut, si elle est fondée sur la justice et le courage de part et d’autre. En déplorant les pertes humaines de ces derniers jours, on appelle la communauté internationale à prendre conscience de la gravité de la situation.
On prie notre Seigneur et notre Dieu, qui est un Dieu d’amour, d’inspirer tous les cœurs et les esprits pour qu’ils œuvrent en faveur de la tolérance, de la reconnaissance de l’autre, de la coexistence, de la paix et de l’amour entre les peuples dans le monde entier.
              Dans cette attente, qu’Il soit notre réconfort et renouvelle notre espérance dans la foi.
              Que la paix soit parmi nous !


Père Théodore

lundi 17 janvier 2011

La Semaine de l’Unité des Eglises chrétiennes

                                                              
Le monde présentait et présente une diversité qui, avec un esprit fraternel, donne une richesse qu’exprime la recherche de communion entre les Catholiques, les Protestants, les Orthodoxes et les Anglicans.
Avec l’aide et la volonté de Dieu, peu à peu l’unité se construit par la prise de conscience de ce qui se vit dans la foi reçue par le baptême, par la prière et par l’appel à la conversion adressés par chaque Eglise, par la relecture patiente de l’histoire pour résoudre les problèmes de division, et par l’acceptation de divergences légitimes. Ainsi un dialogue s’ouvre dans le respect des différences qui permet d’accroître une réelle communion, partageant tous la même foi en Dieu.
Il y a bien une Eglise unique, et pourtant nous connaissons ses divisions internes. Plusieurs déchirures se sont produites. Eglise unique mais qui n’est plus unie… Malgré leurs séparations, les chrétiens peuvent encore donner un témoignage commun face aux grands défis du temps présent.
L’œcuménisme est une réalité incontournable. Rien ne peut arrêter la dynamique engagée que soutient l’esprit de Dieu, plus fort que toutes les ruptures. Il y a une volonté commune et irréversible de rétablir l’unité des chrétiens dans le monde. La semaine de prière pour l’unité est un sentiment d’urgence qui habite le cœur des chrétiens. Avec le Christ, ceux que la haine habitait peuvent trouver désormais un chemin de réconciliation. Avec le Christ, ceux que tout séparait peuvent trouver la joie de vivre en frères. De tout cela, c’est vous qui en êtes les témoins.
Vendredi 21 janvier, à 18h, à notre église, nous vous attendons, frères chrétiens, pour partager la même foi, l’amour entre nous, la prière que « tous soient un, comme Dieu est un, unique et indivisible ». Le père Jean Rouet a écrit : « À Constantinople, j’ai retrouvé mon second poumon, Orient et Occident ensemble : quel beau témoignage pourrions-nous donner de la beauté du Christ ! »

Père Théodore

vendredi 14 janvier 2011

Conférence à l'Université du Troisième Âge

                                                                          

L' Université du Troisième Âge a classé la conférence sur "Les Repères historiques de l'Orthodoxie" du père Théodore troisième de l' année 2010. Celui-ci se réjouit de cette distinction honorable et souhaite la partager avec ses fidèles paroissiens.

jeudi 6 janvier 2011

La Théophanie ou l’Epiphanie




Il est certain que les chrétiens de l’ancienne Eglise fêtaient le jour de l’Epiphanie comme la naissance et le baptême du Christ, comme la manifestation de Dieu. Ce n’est qu’à partir du VIe siècle que les deux fêtes furent séparées. En Occident cependant, la Théophanie fêtent les Rois Mages, et le baptême du Christ est célébré le dimanche suivant. Chez les Orthodoxes, le 7 janvier consacre la fête de St Jean le prodrome ; il est à la fois le prophète, le précurseur, le témoin ; mais il n’était pas la lumière, mais le témoin de la lumière.

Le Christ en descendant dans le Jourdain sanctifie l’eau. En acceptant le baptême, Lui seul est sans péché ; toute la nature a été régénérée et le baptême prend un nouveau sens : celui « de la mort et de la résurrection ». Ainsi le prêtre appelle l’Esprit Saint en plongeant par trois fois la croix dans les eaux. Cette eau devient sainte et précieuse pour les fidèles qui la boivent et avec laquelle ils bénissent  leurs maisons. Jésus a reçu le témoignage du Père : « Tu es mon fils bien-aimé... ». Et l’Esprit Saint, sous forme de colombe, est descendu sur Lui. Ainsi s’est manifestée la Sainte Trinité. Maintenant Jésus pouvait commencer sa mission en proclamant que le Royaume de Dieu est proche.

« Lors de ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, dit l’hymne orthodoxe, s’est manifestée l’adoration due à la Sainte Trinité ; car la voix du Père te rendait témoignage en te nommant Fils bien-aimé ; et l’Esprit sous forme de colombe confirmait la certitude de cette parole. Christ Dieu, Tu es apparu et Tu as illuminé le monde, gloire à toi ».

Par le baptême l’homme passe de la mort à la vie. Grâce à l’immersion dans cette eau, l’homme participe à la mort et à la résurrection du Christ. Saint Paul nous dit : « Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême afin que, comme le Christ ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchons dans la nouvelle Vie » (Rom.6, 4).

Encore et toujours une bonne et heureuse année 2011 !

Chronia polla !

Père Théodore